Le Karaté

Qu’est-ce que c’est ?

Selon Gabrielle et Roland HABERSETZER, co-auteurs de l’Encyclopédie des arts martiaux de l’Extrême-Orient parue aux éditions Amphora, c’est une méthode de combat à main (Te) nue (Kara) dont les racines historiques sont en Chine et à Okinawa.

Cette méthode a été codifiée au Japon dans la première moitié du XXème siècle.

Elle repose sur la recherche de la mise hors de combat d’un ou de plusieurs adversaires à l’aide de coups frappés sur des points vitaux à l’aide « d’armes naturelles » spécialement entraînées : main, poing, coude, genou, pied…

Le karaté est une technique martiale qui est l’instrument de réponse à une attaque, armée ou non. Ainsi Maître Funakoshi précise dans les préceptes du karaté qu’il n’y a pas d’attaque au karaté. En effet, il y a d’abord une défense, et ensuite, si nécessaire une riposte.

Bodhidharma (460-534)

Son histoire

La tradition fait remonter la naissance du karaté (qui ne portait pas ce nom) avec Bodhidharma (460-534), moine bouddhiste venu d’Inde en Chine, qui séjourna au monastère de Shaolin, et auquel la tradition accorde une importance primordiale dans la longue histoire des arts martiaux d’extrême orient.

Dans le livre « L’essence du karaté » paru aux Editions Budo, Maître Funakoshi écrit que le karaté est introduit dans les îles Ryu-Kyu en 1609. Cette année est celle de la conquête de ces îles par le clan des Satsuma originaires de l’île de Kyushu partie intégrante du Japon Impérial. Les nouveaux maîtres confisquèrent toutes les armes des habitants des îles Ryu-Kyu, appelées maintenant Okinawa. Il est donc apparu comme absolument nécessaire aux habitants de pouvoir se défendre contre les envahisseurs japonais.


Les relations entre le royaume indépendant des Ryu-Kyu et la Chine remontant au 6ème siècle, il est certain que les personnes des îles se rendant en Chine, où les styles de boxe chinoises sont très nombreux (le Kempo notamment) ont souhaité imiter les mouvements qu’ils observaient. Au cours des deux cents dernières années, le kempo connut un essor important et de nombreux maîtres émergèrent.

Deux styles...

Deux styles principaux existaient : Shorei, et Shorin. Le karaté moderne a cherché à combiner les avantages de ces deux styles principaux. Au fil du temps d’autres styles naquirent dans les îles d’Okinawa, notamment dans les villes de Shuri (le Shuri-té), Naha (le Naha-té) et Tomari (le Tomari-té).

Maître FUNAKOSHI Gichin (1868-1957) fut l’élève d’AZATO Yasutsune et de ITOSU Yasutsune. Ces deux maîtres furent eux-mêmes les élèves de Maître MATSUMURA Sokon (1800-1896) contemporain de SAKUGAWA Shungo (1733-1815) expert de Tode ( système de combat importé de Chine) de la première génération.

Il compila tous les enseignements qu’il avait reçu pour en faire le karaté de style Shotokan. D’autres styles traditionnels existent à Okinawa, ainsi que des styles modernes au Japon. Ces différents styles se pratiquent aujourd’hui dans le monde entier.

Ce n’est qu’en 1921 que le Japon découvre le karaté lors d’une démonstration de Maître FUNAKOSHI devant le prince héritier HIRO HITO. En 1922 Maître FUNAKOSHI se rend à Tokyo avec un élève et effectue de nombreuses démonstrations, dont une au Kodokan, dojo de Maître KANO Jigoro. En 1929 il s’installe au Japon.

Le karaté continue son développement tant et si bien qu’il arrive en France en 1953 grâce à Henry PLEE qui ouvre le premier dojo de karaté en France.

En 1957 sont organisés les premiers championnats du Japon qui voient la victoire de KANAZAWA Hirokasu en kumite et en kata. C’est aussi l’année de la mort de FUNAKOSCHI Sensei (Sensei désignant « le maître »).

En 1972 l’équipe de France remporte les championnats du monde à Paris.

En 2021, pour la première fois le karaté est discipline olympique, et le jeune français Steven DA COSTA est le premier champion olympique français de karaté. Quelques mois après, il confirme, si besoin était, ses grandes qualités de combattant en remportant les championnats du monde à Dubaï.

Nous espérons que ses victoires vont faire naître l’envie de pratiquer cette discipline à de nombreux enfants et jeunes.

Sources & crédits :

  • L’essence du KARATE de FUNAKOSHI Gichin paru aux Editions BUDO
  • L’Encyclopédie des Arts Martiaux d’Extrème Orient de Gabrielle et Roland HABERSETZER parue aux Editions Amphora
  • L’essentiel du karaté Shotokan de Stéphane FAUCHARD paru aux Editions Budo.
Maître FUNAKOSHI Gichin (1868-1957)
Revivez ci-dessous en vidéos les 2 finales remportées par Steven DA COSTA en 2021

Finale des Jeux Olympiques TOKYO 2020

Finale du championnat du monde 2021 DUBAÏ